Cercle Zetetique

LES UFOLOGUES et L'OVNI DE CUSSAC

30 ans dans un cul-de-sac !

par Eric Maillot

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I/ LE CONTEXTE UFOLOGIQUE EN 1967

La lecture de la premiére page de la revue LDLN n°90, intitulée "Un immense succès", nous apprend qu'une vague d'observations était prévue (depuis le n°86) pour 1967.

On y apprend aussi que la nuit de surveillance organisée par LDLN, du 22 au 23 aôut 1967, avait reçu, pour la première fois, une large audience médiatique télévisée et radiophonique. La presse a publié les résultats de cette veillée (La Montagne 25/08/67 page5) les jours suivants et la rédaction de LDLN fut submergée de témoignages.

Après vérification dans La Montagne et La Voix du Cantal, cette veillée n'a pas eu d'écho dans la presse locale avant la date d'observation. Ne sachant si la famille des témoins possédait la radio ou la TV, il est difficle d'exclure qu'ils en aient entendu parler directement ou par leur entourage. Notons aussi que dans les dessins humoristiques et publicités des journaux de l'époque, la soucoupe est bien présente (La Montagne 20/08/67 p12).

Un autre fait médiatique aurait pu être connu des enfants D. Le 17/07/1967, à Arc-sous-Cicon, des enfants de 10 à 15 ans se trouvent dans les pâturages proches de leur village. Ils racontent avoir vu des "nains noirs vêtus de combinaisons moulantes et brillantes", courir non loin d'eux mais n'observent aucun ovni. La presse relatera cette observation insolite dans bien des régions (cf annexe). Voici encore un événement, survenu environ un mois avant Cussac, qui aurait pu marquer la mémoire ou l'imaginaire des enfants D. Il s'avère que cet événement n'a pas été publié dans La Montagne ou La Voix du Cantal. Là encore le rôle éventuel de la radio ou de la TV reste malheureusement invérifiable.


II/ L'ENQUETE JOURNALISTIQUE

Le père des témoins informera Radio-Luxembourg le 30 août, déclenchant la médiatisation du cas. Vu le peu de sources de presse connues, le retentissement parait restreint.

Dans LDLN n°90 de septembre-octobre 1967, un article journalistique, sans référence, présente pour la première fois le cas au monde ufologique. L'étrangeté du récit n'y tient qu'à la description de l'apparence des êtres, des nains noirs. Il n'est nulle part question d'envol des entités mais d'un plongeon dans une sphère manifestement encore au sol puisque, je cite : "Elle n'est pas partie tout de suite car un des nains est ressorti, a fait quelques pas et a de nouveau plongé, puis tout a disparu".

L'article de LDLN

Les versions suivantes devinrent plus exotiques. Sachant que les journalistes manquent rarement de signaler tout détail croustillant ou étrange, ce détail méritait vérification. Cette divergence pouvait pourtant provenir d'un récit journalistique trop résumé de l'observation et/ou de sources journalistiques de seconde main.

Grâce aux patientes recherches de Raoul Robé à la Bibliothèque Nationale de Versailles et de Claude Maugé aux archives d'Aurillac d'autres informations ont pu être récoltées. Un article intitulé "Les martiens ont-ils atterri ?" (cf La Montagne du 1/9/67 page 5) permit de confirmer l'existence de cette première version du récit, fort différente des versions données ultérieurement par le milieu ufologique (enquête GEPA, GEPAN,...).

L'article de La Montagne

Il est clair dans cet article de La Montagne que le journaliste a interviewé les témoins et l'adjudant Azas, chargé de l'enquête, qui lui confirma cette première version. L'objet y est décrit d'une taille de "4m de long sur 2m de haut". Il sera pourtant par la suite qualifié, dessiné et connu dans le milieu ufologique comme étant une sphère ou une boule (cf Phénomènes Spatiaux du GEPA n°16, Enquête M.Mesnard et Pavy). Un bel exemple de déformation, dans tous les sens du mot.

Le dessin de GEPA 16

Les enquêteurs du GEPA déclarent avoir eu l'enregistrement radio de l'appel du père des témoins et une source de presse extraite de Paris-jour. Cette publication n'étant déposée à la bibliothèque nationale qu'à partir de 1977 (et pas 67), nous avons suggéré à Joël Mesnard de publier, dans sa revue LDLN, les éléments précieux et méconnus du dossier de presse qui lui servirent pour son enquête. Rien n'est venu...


III/ L'INFLUENCE D'UNE CROYANCE UFOLOGIQUE

Si les premiers récits publiés par la presse sont exacts, chose très probable, il nous faudrait admettre que les suivants furent quelque peu déformés ou exagérés sur le déplacement des êtres, devenu "envol" ou "lévitation". Cette déformation proviendrait d'enquêteurs fort soucieux de détailler une phase étrange et très brève de l'observation mais moins soucieux de l'influence éventuelle de leurs propos ou de leur insistance (cf GEPA n°16 p29) sur les enfants.

Des questions trop suggestives auraient induit chez les enfants une description très pro-HET ou bien les enquêteurs auraient d'eux-mêmes extrapolé sur le vocabulaire des enfants, connu pour être généralement moins riche que celui des adultes. En ce dernier cas, il faudrait alors expliquer pourquoi le récit des témoins aurait évolué pour devenir identique à celui des ufologues.

On peut envisager un phénomène psychologique bien connu : les "souvenirs rapportés" ou reconstruits. Les lectures ufologiques ultérieures des témoins D. auraient servi à fixer quelques détails déformés (par des "spécialistes") de leur récit.

F.D reconnait avoir lu une centaine d'ouvrages ufologiques en 1983 et A.M avoir lu l'enquête du GEPA, très suggestive par ses illustrations.

Les premiers enquêteurs furent messieurs Ch.Caudy et Couzinié de LDLN, puis J.Mesnard et Pavy du GEPA. Seul le rapport d'enquête de ces derniers sera publié et servira de référence aux ufologues. Toutes ces personnes sont connues, à l'époque comme aujourd'hui, comme étant favorables à l'Hypothèse E.T. Une influence involontaire sur les témoins ou une interprétation trop orientée des propos des enfants semble donc plausible. Il n'est pas question ici de faire passer ces enquêteurs pour des tortionnaires questionnant les enfants (ils gardent un bon souvenir de leur passage) ou travestissant sciemment les dires des enfants ! Tout cela serait plus subtil.


IV/ RETOUR SUR LE CAS PAR LE GEPAN (1978)

En 1978, M.Poher du GEPAN/CNES étudie 10 observations anciennes. Celle de Cussac sera retenue, avec sept autres, comme étant causée a priori par un "véritable ovni". Le rapport de cette contre-enquête d'état, effectuée par 4 personnes, reste confidentiel. Les témoins n'en eurent même pas connaissance...

Ce n'est qu'avec la parution du livre de J.J Vélasco "Ovni, la science avance" que seront publiés quelques éléments de ce dossier officiel. Remarquons à cette occasion la logique étrange qui fait que ce document confidentiel puisse être utilisé par un membre du GEPAN/SEPRA pour son propre bénéfice, droits d'auteur compris.

Dans cet ouvrage, nous apprenons que les données spatiales et temporelles fournies par les témoins sont très cohérentes. Le GEPAN en déduira que leur témoignage serait fiable.

Considérer la cohérence du témoignage d'un frère et d'une soeur comme un élément de fiabilité n'est pas raisonnable. En effet, on peut penser que l'influence de l'un sur l'autre conduira à un récit type aplanissant les divergences (sans pour cela les annuler) au fil du temps. Et ce n'est pas le temps qui leur aurait manqué en onze années !

F. reconnait en avoir parlé assez souvent avec sa soeur (enquête de MM. Pinvidic, Méheust, Granjon 1983).

Nous savons, heureusement, grâce aux premières enquêtes privées, qu'il n'y eut pas grande influence mutuelle puisque la cohérence générale existait déjà en 1967, à quelques détails près. Il n'en reste pas moins que la démarche du GEPAN en 1978, motivée par un refus d'utiliser les enquêtes privées comme base de travail, fut absurde sachant que les témoins étaient parents et qu'ils auraient pu être de surcroît influencés par les enquêteurs privés en 1967 !

Nous retiendrons toutefois dans l'enquête GEPAN quelques points vraiment nouveaux :

  • durée de l'observation entre 21 et 35 secondes. L'extrême brièveté de la vision contraste avec l'étonnante richesse en détails du récit obtenu par les premiers ufologues.
  • distance entre 70 et 80m. La distance initialement estimée à 60m augmente un peu. Un homme de 1.70m vu 80m équivaut à une silhouette de 1.5 cm regardée à bout de bras (70cm). Là aussi, on est surpris par la présence de certains détails physionomiques ("poil sur le visage","barbe","nez allongé") et par l'absence d'autres (mains, pieds).
  • Nulle part l'enquête ne précise l'influence de l'ombre de la haie d'arbres, orientée Nord-Sud, sur la distance et sur l'aspect réel des êtres. Si les entités étaient dans l'ombre des feuillages, il ne faut retenir que la description des contours des entités et ne plus s'étonner de leur couleur noire ! L'appareil pouvant être, quelques mêtres plus loin, dans la zone éclairée du pré.
  • présence inédite d'une trace. Signalée par un seul gendarme (alors qu'il y aurait eu trois gendarmes engagés dans l'enquête), ce serait une zone circulaire de 5m de diamètre environ où l'herbe semblait jaunie. Nous ne saurons pas si la position de cette trace a été vérifiée (coïncidence exacte avec le site allégué d'atterrissage ?), ni même si une origine banale fut recherchée (bac à eau pour bétail, dépôt d'une balle de foin,...) avant de la relier avec l'ovni présumé.
  • un test d'odeur pratiqué sur les 2 témoins directs (et 2 indirects) à qui l'on fit renifler du SO2, de l'ozone, du kéroséne, etc... pour tenter (en vain !) d'identifier l'odeur. Le fait que le kérosène n'ait pas été retenu permettrait à J.J Vélasco d'éliminer "les gaz d'échappement d'une turbine d'hélicoptère" et donc, implicitement, la présence d'un hélicoptère. Nous noterons que le kérosène alimente la turbine et en sort brûlé. Les gaz d'échappements n'ont pas l'odeur du kérosène. Le raisonnement de J.Jacques Vélasco excluant de la thèse d'un hélicoptère est donc erroné et l'odeur de gaz d'échappement d'un Bell47 à pistons qui n'a pas été testée ne peut être exclue.

Les raisonnements officiels (ou officieux) du SEPRA sont, parfois, aussi erronés que ceux du GEPAN ou que ceux des groupes amateurs. Nul n'est parfait ! Il serait temps d'en prendre conscience du côté des amateurs, comme du côté officiel pour progresser.


V/ L'ENQUETE SOCIO-PSYCHOLOGIQUE (1983-1985)

En juillet 1983, Thierry Pinvidic, J.Pierre Granjon et Bertrand Méheust rencontrent l'enfant F (devenu adulte). Ils lui font préciser divers points du témoignage. Leur contre-enquête est justifiée, même 16 ans après, puisqu'ils approfondissent essentiellement certaines facettes de la personnalité ou de l'enfance des témoins principaux pour tenter de voir s'ils se sont influencés. Vous trouverez le récit de leur enquête dans "Anthropologie d'un mythe contemporain" (NDA : un des meilleurs ouvrages consacré aux ovnis, vu son pluralisme).

Nous laisserons cette approche psychologique de côté pour examiner plus avant quelques points significatifs de leur approche d'une éventuelle méprise.

Ils pensent, comme F., que le père de F., maire de Cussac, aurait forcément été informé d'une "expérience militaire" française parce qu'"une circulaire faisait obligation à tous les maires de France de signaler toute activité étrange et non identifiée sur le territoire de la commune". Notons que ceci implique que le maire se doit d'informer les autorités mais pas qu' il soit informé par les autorités. De plus comment un maire serait-il informé, par exemple, de l'arrêt pour soulager un besoin pressant de l'équipage d'un hélicoptère de passage (cf catalogue humanoïdes page 22,"Les Mystères de l'Est" n°1, cas de Dolcourt) ?

Ils envisagent alors un "hélicoptère étranger" puisque ceux-ci furent sources de nombreuses méprises depuis 1954. Mais cette hypothèse ne leur plait guère. Le récit des témoins, présents sur les lieux depuis 8 heures du matin, ne rend effectivement pas compte de l'arrivée, normalement bruyante, d'un tel appareil.

Ils expliquent ainsi leur conclusion provisoire en 1983 :

"Comme la réalité physique de l'observation était possible, mais pas nécessaire, le modèle faisant de ce cas une expérience personnelle de F., partiellement cautionnée par A.M sous l'effet d'une influence (NDA : d'origine folklorique) très probable, nous avait semblé plus économique."

En 1985, ils rencontrent A.M, la fillette devenue adulte, M.D le garde champêtre de l'époque puis M.V l'agriculteur et enfin les parents des témoins. Ils constatent que le témoignage de A.M suggère qu'elle a effectivement bien vu et non imaginé la scène décrite par son frère. Ils partagent alors la conclusion du GEPAN et ne s'expliquent finalement plus l'observation sur un modèle socio-psycho-folklorique.

Dessin de la scene

Après ces deux ans d'enquête auprès des personnes concernées de près ou de loin, le cas restera pour eux non-identifié.


VI/ UNE VERIFICATION ELEMENTAIRE (1995)

Un concours de circonstances accéléra mes premières vérifications sur Cussac. Ce fut une invitation de la direction du planétarium de Vaulx-en-Velin, le 23 novembre 1995, à un débat entre J.Jacques Vélasco du GEPAN/SEPRA/CNES, ufologue professionnel (qui renie ce titre) et moi-même, représentant le C.Z et une facette de l'ufologie des amateurs.

A l'occasion de la préparation de ce débat, une lecture de l'ouvrage de J.J. Vélasco "Ovni, la science avance" s'imposait. Cussac y était cité parmi les rares cas considérés comme probants et susceptibles d'étayer l'hypothèse extra-terrestre défendue en filigrane (euphémisme) dans son ouvrage.

Au vu de diverses ressemblances troublantes entre cette Rencontre Rapprochée du 3ème type (RR3) et celle de Vaux-en-Dieulet en 1950 (Ardennes), sur laquelle je venais d'écrire un texte explicatif ("Les Mystères de l'Est" n°1, bulletin CNEGU 1995), l'idée d'une méprise similaire était à creuser.

Je fis un résumé synthétique du récit : "Par beau temps( ?) 2 enfants d'agriculteur observent à environ 80m un disque (boule,sphère ?) éblouissant au sol. 4 entités humanoïdes noires de petite taille( ?) en combinaisons noires brillantes (de mécanicien ou plongeur ?) sont à proximité, l'un d'eux tient un objet rectangulaire reflétant le soleil (miroir ?), un autre semble examiner le sol. Ces entités pénétrent rapidement dans l'engin (vol et entrée par son sommet ?). L'une d'elle ressort et réintègre l'objet qui décolle.

Un bruit (sifflement ? souffle ?) est entendu et l'objet s'élève (en spirale ?) puis se dirige vers le Plomb du Cantal (W/N.W). Le troupeau de vaches, proche, s'affole dès le début. Des irritations ophtalmiques font suite à l'observation qui fut de courte durée (<1mn ?). Une trace( ?) circulaire de 5m de diamètre serait vue par un( ?) gendarme. Une odeur (de soufre ? persistante ?) serait sentie par plusieurs personnes. Sensation de chaleur( ?) ressentie au départ. Les montres des témoins se seraient arrétées( ?). Vent d'Ouest ou N.O( ?)"

Puis j'appliquais ma méthode habituelle dont voici les étapes :

  1. Principe de "bonne foi" du témoin :

    Ce cas n'est pas, a priori, à considérer comme un canular sachant que ceux-ci sont rares et que rien dans le témoignage ne suggère cette possibilité. Les enfants rentrent chez eux apeurés et larmoyants, le sifflement est entendu par un témoin indépendant...

  2. Principe de "reconstitution" de l'environnement :

    En se mettant dans le contexte de l'observation, présumé être celui d'un ciel limpide, il suffisait de vérifier que le soleil est effectivement situé de telle manière à se refléter sur tout objet en verre, plexiglas ou en métal brillant poli situé sur le site d'atterrissage allégué. Ceci confirmait la plausibilité de la présence d'un objet matériel constitué de ces matières réflectrices.

    L'engin s'éloignant en direction du Nord-Ouest, donc à l'opposé du soleil situé au Sud-Est (9h30 solaire), conserverait très logiquement son caractère éblouissant. Il est logique, dans de telles conditions d'éblouissement, de penser que des détails concernant les personnages seront probablement déformés, ou au moins sujets au doute. Jusqu'à quel point ? Voilà la vraie question.

    La présence d'un muret, d'une route puis d'une haie d'arbres et d'arbustes, entre les témoins et l'ovni allégué, était aussi à considérer dans la configuration locale (voir photo et carte).

  3. Principe "d'économie" ou de probabilité maximale :

    Le seul engin volant connu (donc hautement probable) pouvant avoir des caractères de forme, d'audibilité et de trajectoire proches de l'objet décrit est l'hélicoptère. Ceci n'est pas une idée nouvelle. Certains anciens ufologues n'ont eu que le tort d'en rester là et de la rejeter sur des arguments très douteux en se passant de la vérification de son absence. Démarche qui aurait été aisée à l'époque, mais qui aujourd'hui relève de la gageure (Beau gâchis !)

Réexaminons donc cette hypothèse.

Cet hélicoptère devait être d'aspect ovale ou quasi-sphérique et de grande surface réflectrice pour être cohérent avec le témoignage. Deux candidats existent en 1967, l'Alouette II française et le Bell 47 américain, surnommé "bocal à poisson" (expliquant la RR3 ardennaise de Vaux-en-Dieulet). Le premier modèle est à turbine et fréquemmemt quadriplace. Le deuxième est à moteur à pistons et fréquemment biplace mais une version quadriplace existe aussi. Ce sont deux appareils très utilisés sur le territoire français.

Les entités seraient alors des passagers. La description d'un habillement d'aspect uniforme et sombre (si l'on considère que les entités n'étaient pas à l'ombre des arbres !) ouvre une piste plausible vers un appareil militaire, de l'ALAT ou de la Gendarmerie Nationale.

Ce type d'appareil militaire s'affranchit des couloirs de vols réservés aux avions. Il se déplace en général en ligne droite d'un point à un autre, par principe d'économie de carburant et de temps. Sur une carte de la circulation aérienne, les différents aérodromes et héliports sont mentionnés. Il suffit donc de prendre l'azimut donné par le site d'atterrisage et le sommet du Plomb du Cantal, visible de Cussac. Puis de prolonger la direction ainsi obtenue sur une distance d'au moins 250 km, environ la moitié d'autonomie d'un hélicoptère. Ensuite, de regarder si sur cette ligne ou à proximité se trouve une base ALAAT ou une Teste de la gendarmerie.

Surprise !

On trouve alors, peu à l'écart de la ligne obtenue, le premier site possible : Egleton, détachement aérien de la gendarmerie. Renseignements pris, 1975 serait la date de création de ce détachement. Exit de ce site !

Limoges-Feytiat est le deuxième candidat sur la ligne où se trouve encore un détachement aérien et une base de la G.N.

Ce détachement existant en 1967 aurait été équipé principalement de Bell 47 à pistons. Les Alouettes étant principalement sur Bordeaux. Feytiat est en banlieue de Limoges, très exactement sur la ligne de trajectoire, à environ 160 km à vol d'oiseau de Cussac. La direction correspond parfaitement avec le témoignage !

La tribune du planétarium de Vaulx-en-Velin fut l'occasion d'exposer cette démarche non effectuée par le GEPAN et d'inviter le responsable du SEPRA à effectuer les investigations complémentaires auprès du Centre d'Archives de la Gendarmerie Nationale (CAGN) de Le Blanc dans l'Indre.

J.J Vélasco, informé du fait que cette recherche menée par des amateurs aurait peu de chance d'aboutir auprès de l'armée, prit aimablement l'engagement devant le public et le personnel scientifique du planétarium de transmettre ma demande d'information par le canal du SEPRA qui se vante de travailler en relation directe avec les gendarmeries. J.J Vélasco confirma par courrier que cette recherche était en cours quelques mois plus tard. Depuis, et malgré une lettre de rappel de sa promesse (orale puis écrite), aucun résultat ne m'est parvenu ! Silence total.


Carte de la region


VII/ DES HYPOTHESES EXPLICATIVES VERIFIABLES

A ce stade, il était possible d'imaginer des scénarii plausibles (l'avenir en jugera) pour la méprise :

  • Un hélicoptère de la G.N, survolant la zone de Cussac, aurait aperçu le matériel d'enregistrement d'un ballon sonde tombé au sol. L'appareil se serait posé brièvement pour récupérer ce matériel. Le réflecteur radar aluminisé serait "le miroir", reflétant dans toutes les positions, tenu par un des gendarmes. Ce type de matériel est, en cas de découverte, à remettre à la gendarmerie qui le transmet au service responsable de son exploitation (météorologie ou CNES).
  • Un arrêt pour besoin urgent de l'équipage d'un hélicoptère militaire ou civil pourrait expliquer les positions des entités et la courte durée de l'observation. Le miroir serait, par exemple, un document sous plastique (carte de vol) manipulé par le pilote.

Si les gendarmes, plausibles aujourd'hui, s'avéraient exclus (avec preuve !) à l'avenir, d'autres scénarii ne pourraient être ignorés :

  • Vol de l'ALAT et manque de recherches sérieuses par le GEPAN en 1978 (rien ne nous prouve que cela fut vérifié auprès de toutes les bases ALAT !). A ce propos, sachant que les gendarmes de l'époque penchèrent vers cette thèse (cf courrier SEPRA), l'absence de procès verbal, malgré l'intervention de deux brigades de gendarmerie dans l'enquête qui leur fut signalée par un maire, est très surprenante. Il est tout aussi étrange que personne (GEPAN compris) ne s'en étonne ni ne l'explique.

    L'explication hélicoptère aurait-elle été confirmée puis étouffée (pas de trace d'un PV) par l'adjudant A., commandant par intérim, peu désireux de ridiculiser un maire (qui avait alerté Radio-Luxembourg le 30 août !) et ses enfants au yeux de son village et du public ? Le GEPAN a-t-il rencontré cet homme-clé ou un autre gendarme nommé S. seulement ?

  • Une prospection archéologique aérienne pourrait aussi être un motif envisageable et vérifiable. La présence d'un tumulus très proche (cf carte 1/25000 IGN) et du nom de cette parcelle "les tuiles" (tegulae romaines ?) seraient des indices positifs. Une trace dans la végétation, visible en altitude, aurait pu attirer l'attention et motiver un atterrissage pour examen rapide. Les archéologues locaux devraient être consultés... On regrettera aussi que l'aérodrome proche situé au Nord de Cussac n'ait pas été consulté à l'époque.
  • Des prospecteurs géologues du BRGM et autres compagnies,

  • Des employés à la surveillance des lignes électriques d'EDF, qui comme un article de presse de l'époque le suggére, ont été actifs à cette époque dans le Cantal. Une ligne à haute tension passait déjà, en 1967 au Sud-Sud/Est de Cussac !
  • Une mission de photographie aérienne à but cartographique est désormais exclue suite à une vérification sur le serveur de l'IGN.

Voilà bien des civils qui utilisent l'hélicoptère. Pourtant aucun ufologue privé ou officiel n'a jugé bon de les consulter avant de parler d'objet non-identifié ou E.T. Il est amusant de voir ces mêmes ufologues, qui se présentent comme enquêteurs chevronnés ou spécialistes ès-ovni, répéter à leurs lecteurs crédules que ceux qui proposent une explication d'un cas (les vilains zététiciens ou "débunker") ne vont pas sur le terrain ou ne font pas d'enquête sérieuse. Quelle hypocrisie !


VIII/ A PROPOS DE TERRAIN... ET DE NAINS

Le site d'atterrisage à une legère pente qui empêche probablement de voir les parties basses de la scène. Vu de 80m, située derrière une haie, la base de l'appareil n'est pas complètement visible des enfants. On peut donc logiquement s'attendre à ce qu'il en soit de même pour la partie inférieure des jambes des personnages située dans une herbe dont nul ne s'inquièta de la hauteur.

Ceci expliquerait que F. soit monté sur un muret pour mieux voir mais amène aussi à penser que des hommes, ainsi tronqués visuellement, pourraient donc être mémorisés comme étant d'une taille inférieure à la normale. Le raccourcissement apparent des jambes donne logiquement l'impression que les bras sont surdimensionnés et donnerait un aspect simiesque aux êtres, deux choses qui furent décrites par les enfants... Les pieds "palmés" de grande taille ne seront relatés que par l'un d'eux, lors de l'entrée dans l'appareil. Ceci s'expliquerait éventuellement par le port de grosses chaussures, type "rangers" ou bottes, aperçues fugitivement par A.M seule.

Imaginons que des gendarmes, revenant tout juste d'une mission aquatique, soient encore habillés d'une "combinaison de plongée brillante et noire". Il n'y a pas assez de place pour se changer dans ce type d'appareil et une combinaison de plongée est un bon isolant contre la fraîcheur des vols en altitude (le site est déjà à 1040m !).

Nous aurions alors aussi l'explication de l'aspect particulier de la "tête allongée" puisqu' encore couverte de la cagoule caoutchoutée. Cette dernière fait ressortir le nez et le menton (par son arrondi et le placage des cheveux) et peut donner, de loin, l'illusion d'une "barbe". Cette cagoule est parfois tirée à l'arrière sur la nuque et donne, vu de loin, un aspect très étrange d'une tête en forme de haricot (cf photos).

La "finesse des jambes" serait aussi cohérente vu l'absence de largeur que donnerait le port d'un pantalon. Il en serait de même pour la forte largeur du thorax qui ressort visuellement de la silhouette d'hommes-grenouilles qui doivent, vu leur entraînement, être déjà bien bâtis de ce côté-là. Pour peu qu'ils portent un gilet isolant thermique sous la combinaison, on ne s'étonnerait pas de ce détail.

Des plongeurs ! Surprenant ou ridicule, penserez-vous...

Pourtant si l'on regarde quelques 18 km (avdo), justement à l'E/S.E de Cussac, il y a bien une rivière, la Truyère, qui, grâce au barrage EDF de Granval (achevé en 1959), forme un immense lac touristique de 27 km non loin du viaduc de Garrabit (cf carte).

Alors des plongeurs seraient-ils plus surprenants ou plus ridicules que des extra-terrestres spécialement venus là pour admirer l'herbe du Cantal et faire peur aux enfants ?

Malgré un examen attentif de la presse locale de ce mois d'août 1967, la preuve formelle d'une intervention d'un hélicoptère dans ce secteur de Cussac n'a pu être trouvée. Comble de malchance, les 2 numéros hebdomadaires de La Voix du Cantal de la période du 22 au 31 sont les seuls absents du mois... pour cause de congés annuels du journal.


IX/ LEVITATION DES ENTITES ou ENVOLEE LYRIQUE ?

La manière de pénétrer dans l'hélicoptère serait la seule partie du récit des enfants vraiment déformée par rapport à cette hypothèse explicative. Admettons que les témoins, des enfants, n'aient pas le vocable nécessaire pour décrire objectivement l'observation ET/ OU que les enquêteurs originels aient pu interpréter des mots pour leur donner un sens plus théâtral étayant leur croyance pro-HET. Et voyons les conséquences :

Pour pénétrer dans un hélicoptère, une personne doit effectivement monter ou s'élever du sol. La tête du passager se trouve très près du sommet de la cabine (ou sphère). L'entrée est en général rapide avec, par souci de sécurité, la tête baissée surtout si le rotor tourne. Il y a donc bien une posture très particulière ; une entrée de face ressemblant à "un plongeon" dans la cabine avec une trajectoire du corps en courbe ascendante puis descendante.

Cette posture est différente de celle de l'entrée dans une voiture qui est descendante et surtout latérale. Voilà peut-être tout simplement ce qui surprit les enfants et qu'ils ont voulu décrire (et assez bien décrit !) avec leurs mots. Ceci présuppose donc qu'ils n'avaient ni l'habitude ni l'idée de voir des passagers monter dans un hélicoptère. Je ne crois guère m'avancer en pensant que tel était bien le cas de ces deux enfants de la campagne.

N'oublions pas aussi que l'entrée dans l'appareil ne dure que quelques secondes (pour une observation elle-même très brève), ce qui ne facilite ni la description et ni la mémorisation exacte dans de mauvaises conditions d'observation (éblouissement, haie).

De là à décrire un ou des personnages volants, on pourrait penser qu'il y a tout de même un gros décalage. Mais même en admettant que cette phase soit une partie fabulée (inconsciemment), il nous faudrait tout de même reconnaître que ce serait le rare détail inexact parmi tous ceux du témoignage (s'il s'agit de plongeurs de la G.N). Epatant pour des enfants ! Bien des adultes déforment la réalité en toute bonne foi avec plus de générosité...

Admettons pourtant que l'une des entités soit réellement vue "en vol". Il est possible que l'un des passagers soit resté hors de l'hélico en appui sur un patin ou marche pied qui n'aurait pas été vu (à cause des branchages et de la vue de face). Accompagnant l'appareil, cet homme donnerait l'illusion de flotter près de l'objet éblouissant ! En ce cas, seule l'altitude de l'ovni serait surestimée (dizaine de mètres) ou amalgamée avec l'altitude à l'instant de l'entrée de ce dernier passager resté en appui extérieur. Très risqué ? Improbable ? Qui sait...


X/ UNE ARRIVEE TROP DISCRETE

L'absence de bruit à l'arrivée de l'hélicoptère chagrina plus d'un esprit rationnel. Encore un point qui paraît explicable par un peu de psychologie et de logique.

Plan de la scene

Dans la précédente version de cette carte, la position de la haie était erronée et l'échelle absente (remerciements à Jérôme Beau).

ATTENTION :

  1. La marge d'erreur d'une telle carte est de + ou - 25m. Les positions des divers éléments du cas sont ici illustratives.
  2. L'auteur à découvert récemment diverses lacunes, contradictions ou erreurs dans (et entre) les enquêtes du GEPAN, du GEPA et de LDLN. De ce fait, toute utilisation des mesures précises ou des positionnements basés sur ces sources n'est que d'une fiabilité illusoire. À ce jour, les positions des témoins dans le pré, leur écartement, leur position relative, leur distance à l'ovni, la position du tracteur, ou même le champ où travaillait le tracteur ne peuvent même pas être indiqués avec fiabilité et précision sur un plan cadastral ...  Ajout du 18/04/05.

Dans le scénario le plus logique proposable, l'hélicoptère serait arrivé très peu de temps avant que les enfants l'aperçoivent et venant contre le vent (ce qui serait cohérent avec la direction E/SE vers O/N.O sus-citée !). De ce fait, le son aurait déjà été atténué. Le garde-champètre qui déclara avoir entendu (de son grenier) un sifflement qu'il prit pour celui d'un hélicoptère (cf enq 1983), a pu percevoir le son de son arrivée puisqu'il se situait sous le vent (plus à l'Est) et plus décalé par rapport à l'axe de sa trajectoire que ne l'étaient les enfants (voir carte).

Plus un hélicoptère s'approche droit vers vous, moins il est audible. La rangée d'arbustes située entre les enfants et l'hélicoptère a pu diminuer d'un poil le son à l'atterrissage. Il est aussi utile de savoir que les enfants jouaient, assis, près d'un muret qui rassure, abrite de la fraîcheur d'un léger vent et, surtout, coupe encore plus le son.

Il n'en resterait pas moins un bruit encore important pour une campagne paisible. Paisible ? Il y avait un tracteur au travail à quelques centaines de mètres des enfants dont le moteur n'est pas (en 1967 !) des plus silencieux. Enfin les jeunes étaient très près d'une route où sont sensés circuler des véhicules (dont des tracteurs). Le passage de l'un d'eux aurait pu couvrir le bruit de l'arrivée.

Admettons même que le bruit de l'hélicoptère ne puisse être couvert par un véhicule, soyons beau joueur...

Tiens justement, les enfants jouaient aux cartes. Il paraît probable que leur cerveau ait fait abstraction des bruits environnants si les gosses étaient dans une phase prenante, voire vocalement bruyante, de leur jeu (bataille, bouchon, pouilleux...). C'est cette sélectivité du cerveau qui, lorsque vous êtes dans une lecture passionnante, vous rend sourd à ce qui se passe autour de vous. Il serait intéressant de voir si A.M et F. ont ce petit défaut assez répandu (NDA : notamment chez l'auteur).

En 1983 et 1985, les socio-psychologues n'ont pas abordé ce sujet dans leur enquête. Ni même cherché à savoir si les témoins étaient plus visuels qu'auditifs (dans la mémorisaton en général). Dommage... D'autant plus qu'ils passent à côté de peu. Ils ont noté que la vision de l'objet déconnecte F. du reste de son environnement. Il est "plongé" dans cette observation comme l'on peut l'être dans un livre.

Ces enquêteurs privés relièrent cet état altéré de conscience aux visions folkloriques puisque c'était leur conviction ufologique. Mais ils sont heureusement, aujourd'hui encore, conscients que pour Cussac cette voie mène dans un cul-de-sac.

Cet état particulier lors de l'observation d'un objet qui devient centre d'intérêt n'est-elle pas en fait une caractéristique banale ? Ne serait-ce pas, tout simplement, un symptôme que manifesteraient les personnes ayant une grande faculté de concentration, une forte dominante visuelle ou une grande imagination (image=vision) ? N'est-ce pas là un des principes utilisés en hypnose pour amener l'individu à un état modifié de la conscience ? Voilà de vrais sujets de recherches pour des socio-psychologues à condition d' utiliser des tests de personnalité adaptés et non pas seulement des références livresques, même sérieuses.

Les seules paroles ou pensées des enfants, envers les entités qu'ils aperçoivent pour la première fois, seraient centrées sur le jeu et confirmeraient que tel était leur intérêt premier au début de l'observation. D'après F., le mouvement d'une vache (ou du troupeau) qui s'échappait serait le stimulus (visuel !) qui les aurait sortis du jeu. Leur responsabilité de gardien du troupeau est un intérêt supérieur (équivalent à un danger ou une menace) qui prime alors sur leur intérêt ludique.

Leur attention se porte donc en priorité sur l'observation du troupeau, l'agitation et les aboiements du chien qui y sont, d'après eux, liés. Leur cerveau peut avoir effacé, temporairement, de leur conscience le bruit de l'hélicoptère jusqu'au moment de la disparition des êtres, autre centre d'attention.

C'est à partir de ce moment là que l'information visuelle n'est plus prioritaire sur l'auditive puisqu'il ne reste plus que l'engin trop éblouissant, qui décolle et effectue un virage (turbine vers les enfants). Le bruit devient alors conscient.

L'enquête de J.Mesnard et Pavy montre à ce sujet un comportement intéressant qu'ils ne cherchèrent pas à comprendre (ni aucun autre enquêteur d'ailleurs). Le garçon tourne le dos à l'ovni quand il s'inquiète pour ses vaches. Pourtant il se retourne et voit l'objet. Qu'est-ce qui a pu le faire, aussi soudainement et bizarrement, changer de préoccupation et se retourner vers ce qu'il ne pouvait avoir aperçu encore (à moins d'avoir des yeux derrière la tête) ? Un bruit qu'il ne connaissait pas. CQFD.

Il est probable que le chien et les vaches (qui fuyaient en direction opposée de l'objet) aient réagi au stimulus auditif inhabituel (turbine,ultra-son) émis par l'hélicoptère, dès l'arrivée de l'appareil et ce quelques dizaines de secondes avant l'observation des enfants. Ce laps de temps couvre normalement l'atterrissage de l'appareil et la sortie des passagers.

C'est en tout cas aussi plausible que l'amusante idée d'une vache agacée par une piqûre de taon que Renaud Marhic évoque à cette occasion dans un article sur Cussac (revue PHENOMENA n°25) destiné, malheureusement uniquement, à faire connaître ce cas mal connu du public ufologique d'aujourd'hui grâce à un "remix" d'enquêtes privées.

Cet aparté nous écarte-t-il du sujet ? Si peu en fait. Si Cussac n'a pas reçu d'hypothèse explicative depuis aussi longtemps, c'est simplement parce que trop de ceux qui en ont parlé ont surtout plus eu l'envie de le conter comme une diablerie (avec odeur de soufre) que de le résoudre. Le cas a trop souvent servi de prétexte pour d'autres buts : remplissage de revues, livres et B.D ; faire-valoir à des croyances aux extra-terrestres ou à des convictions folkloristes.

La dernière publication du récit de Cussac dans "Science et Vie junior" par Pierre Lagrange (ufologue et/ou sociologue) est un exemple révélateur du peu d'intérêt pour la compréhension du cas et du profit qu'on peut tirer en réhaussant le côté science-fiction du récit pour séduire la jeunesse. Pierre Lagrange dénonce pourtant par ailleurs l'aspect socio-psychologique des ovnis et connaît l'influence de la presse sur le jeune public constitué de témoins potentiels. Récemment (en 1998) sur Europe1, il considérait encore le dossier ovni de Cussac comme sérieux et inexpliqué...

Est-ce pour cela que le texte que vous lisez maintenant (et qu'il a lu aussi) ne fut pas publié dans la revue ANOMALIE qu'il dirige ? Bien des ufologues considérés comme "spécialistes ou sérieux" ont encore leurs cas intouchables et leur besoin de vendre du mystère...


CONCLUSION PROVISOIRE

L'hypothèse de l'hélicoptère militaire (ou civil) pourrait s'avérer, après les vérifications nécessaires, partiellement ou totalement invalide. Je l'admets modestement et sans gène.

Elle a au moins, outre le fait de tenir compte de toutes les informations disponibles et d'être cohérente, le mérite d'être, depuis 1967, la seule vérifiable par :

  • une recherche aux archives de presse ou de la radio d'un fait divers local (accident, noyade,...) ;
  • une recherche de récupération et lacher de ballon-sonde en archive météo ou CNES ;
  • une recherche aux archives de la gendarmerie nationale (avant 60 années, espérons-le !) d'un hélicoptère atterrissant à Feytiat le 29 août entre 10h30 et midi mais aussi des événements notés dans la main courante des gendarmeries de Neuvéglise et St Flour (noyades, accidents graves, info de l'ALAT, intervention d'hélicoptère,...)
  • recherche auprès d'organismes civils (aérodrome local, EDF, BRGM,...) pour d'autres scénarii avec un hélicoptère.

On ne peut pas en dire autant de la thèse d'une RR3 avec un engin E.T soutenue comme un dogme depuis 32 ans. Tant que les vérifications proposées ci-dessus n'auront pas été faites comment oser parler d'ovni solide ou de mystère ?

Constatons enfin que les résultats de l'enquête complémentaire de J.J Vélasco auprès de la Gendarmerie Nationale, promis publiquement, sont absents et que ce cas semble ne plus avoir sa préférence dans ses interviews (il a reçu copie de ce texte pour commentaire et n'y a jamais répondu). Il y a là de quoi se demander si le but du SEPRA/CNES est d'entretenir la crédulité publique et de cautionner l'existence d'extra-terrestres ou s'il est d'enquêter scientifiquement et d'informer honnêtement le public, quels que soient les résultats.

Eric Maillot, (fait en 1996 et remis à jour le 10/01/1999)

Remerciements à RRE,CME,TRR,TPC et RLT pour leur aide précieuse.


BIBLIOGRAPHIE

Livres et revues :

  • revue LUMIERES DANS LA NUIT (LDLN) n°90 septembre-octobre 1967, extrait de presse ?
  • revue PHENOMENES SPATIAUX (du GEPA) n°16 juin 1968, Enquête de MM. Mesnard et Pavy
  • MYSTERIEUSES SOUCOUPES VOLANTES, F.Lagarde,1976, Ed. Albatros, pp.127-132
  • revue COMMUNICATION n°52, 1990, Thierry Pinvidic, "Des témoins pour une légende : un cas d'apparition ovni", pp.311-335.
  • PREMIER DOSSIER DES RENCONTRES RAPPROCHEES EN FRANCE, Michel Figuet& J.Louis Ruchon, Ed.Lefeuvre 1979, p285-287.
  • OVNI : VERS UNE ANTHROPOLOGIE D'UN MYTHE CONTEMPORAIN, Thierry Pinvidic : "Un grand classique qui a la vie dure", pp.199-209, ouvrage collectif, 1993, Ed.Heimdal.
  • TEMOIGNAGES OVNI, Jean Claude Bourret et Patrick Claeys, pp.47-48, Atelier786, 1981.
  • OVNIS, LA SCIENCE AVANCE, J.Claude Bourret & J.Jacques Vélasco, pp.112 à 123, "Les enfants qui perdent la boule", Ed. R.Laffont, mai 1993
  • revue LIMOUSIN MAGAZINE n°368, mai 1994, "Un cas célèbre : Quatre petits êtres et une sphère lumineuse à Cussac en 1967"
  • revue PHENOMENA (SOSOVNI) n°25, Renaud Marhic
  • revue SCIENCE&VIE JUNIOR n°77 janvier 1996, p.34, Pierre Lagrange : "Les barbus au miroir"

Journaux (articles contextuels ou sur le sujet) :

  • LA MONTAGNE et CENTRE PRESSE du 19 juillet 1967 "Ces mystérieux objets qui hantent le ciel" et "invasion de soucoupes volantes" (Multiples témoignages causés par la rentrée atmosphérique d'un satellite COSMOS !)
  • CENTRE PRESSE 21 juillet 1967 "Rencontre insolite près d'un bois" (les nains noirs d'Arc-sous-Cicon)
  • LA MONTAGNE 1 septembre 1967 p.3 "Les martiens ont-ils atterri ?" (détails du cas de Cussac)
  • LA VOIX DU CANTAL du 9 septembre 1967 p.2 (relatif au survol d'un hélicoptère EDF)
  • LYON CAPITALE du 7 décembre 1995 "Ovnis au Planétarium" (Cussac au centre du débat)


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