Cercle Zetetique

La Dame Blanche de Palavas (Hérault)

Dossier rédigé en 1996 par le Cercle zététique du Languedoc-Roussillon

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L'histoire...

Le 20 mai 1981, quatre jeunes montpelliérains âgés de 17 à 25 ans décident de faire une virée à la mer. Vers 0h30, après s'être promené sur les quais de Palavas et avoir bu un coup, ils décident de rentrer. Sur le bord de la route, juste avant le pont des Quatre-Canaux, ils aperçoivent une auto-stoppeuse d'une cinquantaine d'années, portant un imperméable ainsi qu'un foulard blancs. Ils lui proposent de l'amener jusqu'à Montpellier. Elle ne répond pas mais opine de la tête, monte à l'arrière, et s'assied entre les deux passagères. La voiture repart. La mystérieuse auto-stoppeuse ne dit toujours pas un mot. Un kilomètre après, elle s'exclame "Attention au virage, attention au virage !". Le conducteur, surpris, lève le pied, et passe le virage sans encombre. C'est alors au tour des passagères de crier : le mystérieux personnage a disparu ! La voiture roule toujours à 90 km/h, les portes fermées... D'abord abasourdis, les quatre amis décident d'aller tout raconter à la police. Qui, après avoir cru à une plaisanterie, se rend sur place, sans rien trouver ! Plusieurs convocations plus tard, la police, comme toutes les personnes qui les interrogent, concluent à la sincérité des jeunes : leurs témoignages ne se contredisent jamais, ils ne s'intéressent pas au spiritisme ni à aucun sujet de ce genre... Enfin, ils évitent tant que possible de parler de cette affaire.


Que conclure ?

Canular, hallucination collective ou...fantôme ? Une chose est sûre : les histoires d'auto-stoppeurs qui disparaissent abondent dans beaucoup de pays européens, ainsi qu'aux États-Unis. Jean-Bruno Renard, sociologue montpelliérain, note que, dans ce genre d'affaire, "les traits légendaires ou susceptibles d'être "tirés" vers le légendaire se perçoivent clairement. L'apparition se manifeste vers minuit, heure propice aux fantômes. Les lieux d'apparition sont situés près de croisements de routes et de ponts, endroits traditionnellement choisis par les créatures surnaturelles pour se manifester (ces lieux symbolisent un "passage" entre l'Ici-bas et l'Au-delà); enfin, la "femme en blanc" correspond à une figure classique d'être fantastique du folklore européen". Ajoutons que ce soir là, c'est une quasi-pleine Lune, période entourée de nombreuses croyances. Jean-Noël Kapferer, président de la Fondation pour l'étude et l'information sur les rumeurs, signale que les récits de ce genre ont été repérés et classés dès 1942.

Si l'affaire de Palavas a défrayé la chronique, c'est en raison de l'homogénéité des témoignages des jeunes gens. Dans les autres affaires, on retrouve rarement ceux qui sont censés avoir vécu l'histoire. Cette unanimité ne peut pourtant pas suffire à éliminer la piste du canular : en 1917, deux anglaises âgées de 10 et 16 ans, affirment, photos à l'appui, avoir rencontré des fées au fond de leur jardin ! Les témoignages concordent parfaitement. La version donnée tiendra 66 années. En effet, c'est en 1983 que les deux soeurs avouent avoir monté une mystification... Quand à l'hallucination collective, elle reste très possible. Peut-être les prochaines années nous réservent-elles un rebondissement ? En attendant, impossible de conclure de manière définitive sur ce cas. Le mystère reste entier...


Sources :

  • La Gazette de Montpellier, 21 juillet 1995.
  • Légendes urbaines, rumeurs d'aujourd'hui , Jean-Bruno Renard et Véronique Campion-Vincent. Documents Payot.
  • Rumeurs. Jean-Noël Kapferer. Points actuels, 1990.