Avec la sortie du film "SIGNS" chez Gaumont, avec un acteur phare Mel Gibson, les crop circles sont à nouveau propulsés sur le devant de la scène médiatique et font le bonheur financier des média. Un VSD n°5 HS spécial "Ovnis" d'octobre 2002 en profite un maximum.. Le 11 octobre Bernard Thouanel en fait la promo sur France2, dans l'émission de Sophie Davant, égrenant au passage quelques énormités qu'il n'osa pas publier dans son VSD. Le 13 octobre sur Europe 1, Marc Menant célèbre promoteur de la gogologie l'invite de 11h à midi en compagnie de Marie Thérèse de Brosse, journaliste versée dans l'insolite (abduction, vague belge,...). Nos deux doctes personnages ne manqueront pas d'ajouter leur touche très personnelle au mystère. Ce même jour, l'émission "E=M6" fait sa pub et un mini sujet sur les crops (rappelant intelligemment que les blés ne peuvent physiquement être couchés par aucun champ électro-magnétique), ceci peu de temps après l'émission sur 13rue qui fit son accroche avec les crops (sujet juste effleuré, quelques minutes sur toute l'émission).
Puisqu'il en est ainsi, profitons de ce soudain regain d'intérêt pour mettre quelques points sur les i. On a beau savoir que la majorité (on entend parfois 80%) des crop circles qui ont existé est fabriquée par des hommes (les céréalogistes les nomment "faux cercles"), il y a toujours quelqu'un pour affirmer que certains cercles (ou signes) sont des "vrais" et qu'ils sont inexplicables par une action humaine pour les principales raisons suivantes :
Qu'en est-il en réalité ?
A/ "Vrais" cercles :Aujourd'hui, pour Pat Delgado et Collin Andrews, céréalogistes de la première heure, les "vrais" sont simples (cercles avec satellites, voire anneaux comme dans les années 1980) et les plus complexes sont des "faux" manifestes, faits par des hommes. Mais pour d'autres, comme le Dr Levengood et ses partisans, le cercle de Milk Hill en 2001 serait un vrai. On est loin du consensus chez les tenants d'un phénomène insolite puisqu'ils ne sont même pas capables de définir scientifiquement ou précisément ce qu'est un "vrai cercle". Dès lors, il n'existe AUCUN vrai phénomène défini et tout ceci n'est que rumeurs et mythe pour touristes. Alors exit du mystère des signes ? Nenni. Même si l'histoire des crop circles est parsemée de "faux" qui ont été pris, interview à l'appui, pour des "vrais", de céréalogistes (les mêmes que l'on voit encore présentés comme experts par des média amnésiques) qui se sont fait berner dans les grandes largeurs par des canulars visant parfois à les piéger,
Chaque année, les mêmes arguments sont avancés pour soutenir un mystérieux phénomène et faire oublier que nul partisan du "mystère" n'est capable de proposer quelques caractéristiques simples et précises qui le définiraient sans faillir.
Voici donc les étrangetés mises en avant, les arguments qui seraient le faisceau d'indices concordants d'un mystère des signes céréaliers ou "vrais" crop circles.
B/ Historicité :Si l'on amalgame tout et n'importe quoi par un seul critère commun sans tenir compte des différences et du contexe, il est aisé de dire que la connaissance de la puce électronique en silicium remonte de la préhistoire parce que Cromagnon et Néanderthal utilisaient des silex fait de silice et que ces deux instruments sont l'oeuvre de la technologie humaine. C'est avec de tels procédés que l'on associe les nids de soucoupes des années 65 en Australie ou aux USA alors que les crops sont d'origine U.K et plus récente, les verses de blés plus ou moins régulières qui existent depuis que les céréales existent (qu'elles soient traditionnellemet dues au vent ou plus récemment aux excès d'azote), les cercles causés par des champignons qui agissent sur la pousse des cultures (mycéliums annulaires), les cercles d'origine archéologique, les cercles et couchages imparfaits causés par les animaux, les "cercles" ou patatoïdes causés par des vortex d'air (dust devil d'été, mini tornades) avec les crop circles des années 1978 à 2002. Désormais dès que quelqu'un se souvient de céréales couchées avec une forme à peu près symétrique ou régulière, c'est un SIGNE de l'historicité du mystère ! Europe 1 donnait la parole à un témoin qui avait 14 ans (dans les années 60) et qui se souvenait d'une partie de céréales couchées approximativement en 1 heure et que les "épis y étaient tressés comme dans les crop circles". Impossible d'aller vérifier de tels dires ou les causes (culte local des moissons, malveillance, sorcellerie, jeu, ...). L'histoire du "diable du Hertfordshire", relatée en 1678, est souvent citée pour faire artificiellement remonter le phénomène à des temps reculés. C'est ignorer que l'illustration de ce texte ne montre nullement un cercle, que les céréales y sont fauchées mais pas couchées comme dans les agrogrammes (aucun rapport donc) et qu'il s'agit d'un pamphlet qui illustre un autre phénomène : la lutte des classes, au XVIIeme siècle, entre pauvres ouvriers fermiers et riches propriétaires terriens. A cette époque, faucher c'est se payer sur la récolte, voler discrètement le propriétaire. Les céréalogistes, eux-mêmes, rejettent raisonnablement cette anecdote que trop d'auteurs ou journalistes, peu scrupuleux, donnent encore comme argument trompeur au lecteur sous informé. Lire sur le Mowing Devil Pamphlet. Peu importe ! Causez, fabulez et il en restera bien un morceau qui ira s'agglomérer au mythe céréalogiste comme un fait, comme une nouvelle caractéristique d'un phénomène qui n'en n'a pas.
Il suffit de regarder un "nid de soucoupe" et de comparer avec un signe céréalier pour voir l'ineptie de la comparaison. Toutefois le phénomène crop circle a bel et bien évolué constamment en complexité dans le temps (une prédiction qui avait été faite par les membres de VECA en 1989). Ils sont devenus tellements variés que le terme de cercle en est devenu rapidement désue ; celui de signe ou motif , voire d'agrogramme ou agroglyphe, lui serait aujourd'hui préférable. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les motifs dessinés en 1989-90 pour voir que des structures linaires (rectangulaires) apparaissent, chose qui n'existait pas avant : ils furent dès lors nommés pictogrammes. Aujourd'hui nous en sommes à avoir un nombre de motifs, géométriques ou pas, tel qu'il serait fastidieux et inutile de les énoncer.
Derrière ces dessins, il y a un dessein ; que derrière ces motifs, il y a une motivation, un mobile. Fin des années 1980 à début 1990, il était clair : faire mentir les thèses pseudo-scientifiques de Terence Meaden, Pat Degado, Collin Andrews. Quand G.Terence Meaden écrivait que la majorité des cercles originaux étaient anti-horaires (lévogyres) comme le prédisait sa théorie des vortex météorologiques (jamais démontrée), comme par malice une majorité de cercles apparaissaient avec des couchages horaires (dextrogyres) ; Paul Fuller avançait que les cercles vrais étaient imparfaits, ils devinrent des perfections géométriques ; Mr X annonçait qu'il ne pouvait y avoir tel ou tel détail, le détail apparaissait. En clair, une intelligence bien humaine, qui savait lire et se procurer les publications (des G.Terence Meaden, Paul Fuller, Collin Andrews, Pat Delgado et autres céréalogistes autoproclamés) se payait la tête de ces scientifiques qui prenaient ces dessins trop au sérieux. Pour le plaisir de voir que d'autres s'en sont aussi aperçu.
Aujourd'hui, c'est à un challenge que nous assistons. Chaque signe céréalier est un concours de complexité et d'esthétique. Nous sommes bien face à des intelligences, celles d'artistes techniciens du couchage des céréales doublés de géomètres ou mathématiciens. Déjà en 1990, l'idée d'un rituel mis en place par des étudiants (issus probablement de grandes écoles, éventuellement militaires) pour fêter leur diplôme ou sortie d'école était dans les esprits. Elle semble aujourd'hui toujours d'actualité. Le secret est une notion très militaire, la notion de rituel aussi. Celle de concours entre promo ou écoles rivales est très british, et les connaissances (géométrie, maths) mises en jeu ne nécessitent au maximum qu'un niveau universitaire (les suites de Fibonacci, les fractales n'exigent pas une intelligence extra-terrestre !). Nul média ne semble avoir eu envie de creuser dans ces milieux là.... On ne tue pas la poule aux oeufs d'or, on les vend même en sachant que de tels oeufs sont maquillés.
En tout cas ces signes montrent une intelligence moqueuse, imaginative, active, créative qui possède du temps libre et aime passer des nuits blanches. On en revient aux étudiants qui ont leur vacances de juin-juillet à septembre-octobre et, évidemment, aux retraités. Nous savons qu'il y eut deux retraités farceurs, les faiseurs de cercles Doug Brower et Dave Chorley, qui se sont démasqués en 1991 en déclarant être à l'origine des tout premiers cercles de 1978. Nous savons aussi qu'il existe un site internet des "circles makers" dont le but avoué est ce challenge du plus beau signe (il faut ABSOLUMENT que vous alliez découvrir Circle Makers . Bizarrement aucun média ne vous en parle ni ne cherche l'origine de la création et la raison de la persistance de ce mouvement (pas plus que celle du LandArt) ! Allez, encore une petite pour la route...
On aurait avec cette hypothèse des fins de promo de grandes écoles une explication de la persistance et de l'étalement au fil des décennies de ce phénomène et aussi de son origine majoritairement très localisée : étendue géographiquement initialement au Sud de l'Angleterre, essentiellement dans le Wiltshire. C'est le cas aujourd'hui encore.
Pour les dessins céréaliers apparus à l'étranger, ils sont plus des amusements sporadiques (d'une facture souvent médiocre qui montre bien un manque d'entraînement) liés à la médiatisation mondiale d'un phénomène indéniablement "typicaly british" durant toutes années de son histoire. Cette dernière vraie caractéristique dérange les tenants de thèses exotiques ou insolites. On tente de nous la faire oublier en déviant notre regard ailleurs. A propos du "cercle" français de Gongelfang en 2002
C/ Temps d'exécution rapide :
On resasse cet argument depuis longtemps. Or seuls un ou deux cas, sur des milliers de figures connues, sont apparemment associés à des récits qui permettent de donner une estimation de durée horaire, en heures et minutes, à la création de ces cercles. En faire une caractéristique des signes céréaliers est un non sens mais est évidemment indispensable pour que le public mal informé adhère à l'idée de "mystère".
On cite souvent cet unique cas : "le 17 juillet 1996 un des plus beaux et plus spectaculaire crop-circles jamais trouvé en Angleterre s'est formé sur un champ pas loin de Stonehenge. Il avait une longueur de 300 m et était composé de 149 cercles. A 17H30 un pilote privé ainsi que son passager, un médecin, ont survolé la région. Une demi-heure plus tard, le pilote à de nouveau survolé la même région et s'est aperçu de la formation. Le médecin, en empruntant la route de Stonehenge pour rentrer chez lui à remarqué que plusieurs voitures s'étaient arrêtées près du champ pour contempler ce chef-d'oeuvre. Ni le pilote, ni le médecin n'avaient remarqués cette formation lors de leur premier passage.
Il est relaté avec de nombreuses variantes : "En 1996, un pilote qui survolait Stonehenge a découvert dans un champ proche de ce site une énorme formation en forme de fractale constituée de 145 éléments différents. Ce pictogramme ne s'y trouvait pas 45 minutes auparavant
On lira ou entendra dire ici ou là "15 à 20mn" et même "quelques minutes". Il y a clairement un gros doute sur la fiabilité de ces durées de création (pas de mesure où le début est observé de manière certaine ; prise de conscience après coup de la réalisation du crop d'où un temps de création forcément estimé de mémoire par les témoins ; déformation par la rumeur au fil du temps ; ... ).
En résumé à propos de cette brièveté de création, nous n'avons :
D/ Absence de trace de fabrication humaine :
Depuis VECA 1990 (une expédition dont vous trouverez l'histoire, les buts et les acteurs à http://perso.club-internet.fr/francine.juncosa/pages/pagecropcircles1.htm ), il est connu que des traces de fabrication humaines peuvent être retrouvées, à condition de bien les chercher. Il s'agit de trous centraux dans les cercles ou de passages non visibles car recouverts par les céréales couchées.
Mais :
E/ Connaissances mathématiques intrinsèques aux cercles :
Bien des motifs géométriques qui semblent complexes à l'oeil ne sont que des tracés (ou procédures) simples. En voici un exemple qui est reproduit sans aucune difficulté par des enfants de 8 ans sur papier lorsqu'ils ont compris la technique d'un tracé rayonnant sur deux centres successif, visiblement très piétinés sur la photo : "le champ magnétique". Quel joli clin d'oeil moqueur aux céréalogistes qui délirent sur ce thème... (dessins et explication de la construction )
Ce "signe", était exposé par Jean Pierre Petit comme un de ces C.C significatif du phénomène sur son site en date du 19 septembre 2002 suggérant que l'origine serait des essais d'armes à micro-ondes (projet Haarp)
En fait, ce crop "champ magnétique" est revendiqué par un "faiseur de cercle" nommé Matthew Williams, 30ans, de Devizes, Wiltshire qui a accepté d'être condamné en justice afin que son chef d'oeuvre soit reconnu officiellement comme sien
Tracer une spirale, une ellipse se pratique et se comprend à 12 ans. S'il s'agit de l'oeuvre d'ExtraTerrestres, leur âge mental n'est guère élevé... A propos d'ET et de connaissances évoluées, certains céréalogistes mettent en avant le pictogramme du "signal d'Arecibo" accompagné de la "tête d'ET +CD" de Crabwood comme un exemple de communication extraterrestre. Il y a juste un petit hic ! Si ces signes là sont bien des vrais et démontrent une communication ET basée sur notre message envoyé dans l'espace, on peut se demander quel était le niveau intellectuel des ETs ayant faits de simples ronds (avec anneaux ou satellites ensuite) dans les années 70-80, puis des pictogrammes dans les années 90. Les ETs si intelligents ignoraient-ils encore notre connaissance et maîtrise du binaire à cette époque là ? Très improbable pour de telles intelligences supérieures... Tous les signes ne faisant pas appel au binaire seraient alors des faux. Et les ETs n'auraient trouvé que le blé comme support pour communiquer avec nous et nous révéler qu'ils sont de la 5eme planète d'un système solaire mystérieux ? Alors que nous usons de radiotélescope et instruments optiques, c'est assez minable comme technique. Tout ce que montrent ces dessins, utilisant le binaire pour mettre en avant un "effet d'ombre/contraste", c'est que des artistes humains se sont inspirés des premiers créateurs de "sprites" ou "icones informatiques" des années 1980 (ZX80 premiers ordinateurs personnels Sinclair). Quel amateur d'informatique de ces années là n'a pas joué à creer ce type de dessin "en contraste" avec des 0 et 1 alignés sur des longs listings papier ... Aujourd'hui les artistes "circlemakers" usent du même procédé sur des cultures. Pas de quoi crier au E.Ts face à du LandArt ou du binaire !
(Remarque : à propos de ce crop circle particulier, consulter le dossier d'Augustin Vidovic) La technique des digits/bits, quoique visuellement impressionnante, peut être effectuée en faisant avancer parallèlement plusieurs personnes debout (voire à quatre patte). Il suffit de compter le nombre de "pas" qui équivalent à des bits à écraser ou à laisser indemnes. Elémentaire quand on regarde en détail les figures dites d'ET ou d'Arecibo. Mais les croyants au mystère ont les yeux ailleurs ...
Avec une corde comme règle, deux personnes peuvent faire des motifs très sophistiqués à condition d'avoir le temps. Si vous voulez battre un record de temps de création, vous multipliez le nombre de personnes qui agissent en même temps. Par exemple pour le "champ magnétique" : chacun trace un rayon en passant par le centre1 recommence en passant par le centre2 , chose qui peut se faire en courant, puis il faut ensuite coucher le blé une case sur deux. Plus vous êtes nombreux et organisés plus vous obtenez un gain de temps ... phénoménal. Les pictogrammes complexes créés dans des durées d'une demi-heure à 45 mn prouveraient simplement qu'il y a plusieurs acteurs bien synchronisés et entraînés.
A propos des entraînements, on constate souvent et ce depuis plusieurs décennies qu'un motif (qui correspond à une technique particulière) est produit dans sa version la plus basique une ou deux fois, puis, quand la technique est au point, il est repris mais multiplié en nombre dans un même dessin pour faire un autre motif global plus impressionnant. Cette logique de création/production amène directement à la notion de fractale devenue très en vogue. Ex: "la spirale de julia" de 7 juin 1996 est un élément du signe nommé "grande finale de 1996". Cet agroglyphe, impressionnant et esthétique, est pourtant loin de la perfection.
Ci-dessus, certains cercles servant de raccord entre deux bras de spirale sont de tailles différentes pour corriger le cumul des erreurs successives existantes dans les autres cercles. Nous sommes bien loin la précision que l'on attendrait d'un rayon micro-onde utilisé somme un laser ou de celle de présumés extraterrestres.
Gilles Munsch (membre de VECA90 et du CNEGU), qui est allé de 1989 à 1994 en Angleterre visiter nombre de cercles et pictogrammes dits "vrais/genuine", constate aujourd'hui encore que, derrière une apparente perfection, on voit les défauts de construction, tous prévisibles et inévitables pour des hommes. Il a pu observer l'existence de cercles inachevés ou avec des défauts flagrants qui démontraient que leurs auteurs ont quelques fois été perturbés ou qu'ils ont loupé leur essai (parfois recommencé ensuite, plus loin ou ailleurs). Lors de ses dernières expéditions, en entrant dans un "agroglyphe", il pouvait déjà prédire -enregistrements vidéos à l'appui- quel en avait été les étapes chronologiques de construction et/ou trouver des traces de passages cachées. Pour lui, l'extraordinaire, le surhumain, serait que "tous les épis se croisent en tous sens, tige par tige, de manière absolument aléatoire, sur une énorme surface de céréales couchées" et non pas qu'ils soient tous couchés dans le même sens. A noter que le fait de coucher circulairement des céréales donne automatiquement l'illusion d'un aspect tressé au sol (non visible sur les couchages linéaires !). Il n'y a en réalité jamais eu aucun tressage des tiges couchées ; ceux qui le prétendent n'ont aucune preuve d'un réel tressage méthodique, brin à brin, et propagent quelques bobards de plus en se fiant à une illusion visuelle ou à un abus de langage.
Si vous pensez encore que les signes céréaliers ne sont pas faisables par l'homme lisez et admirer leurs oeuvres :
Et personne n'a rapporté avoir vu tous ces faiseurs de cercles (vous n'en avez qu'un minuscule échantillon ici) à l'oeuvre. S'il fallait en croire les céréalogistes pro-mystère qui déclarent que l'on ne peut produire de tels dessins sans être repéré, ces faiseurs de cercles, bien réels, vivants et actifs, n'existent pas ...
F/ Vision de lueurs dans les champs :
Evidemment, il eut été surprenant de ne pas avoir ce genre de témoignages de lumières mouvantes tournant ou se déplaçant , souvent de nuit, là où l'on retrouve un cercle quelques temps plus tard. Mais ces cas avec lumières associées restent eux aussi rares et non caractéristiques.
Il suffit en effet de profiter de l'éclairage de la lune, pas forcément pleine (ou de posséder des lunettes à vision infrarouge, moyen peu commun et onéreux) pour se passer de toute lumière. Et l'on sait aussi qu'il est aisé de faire un cercle de jour, l'essentiel étant de choisir le lieu et l'heure adéquate. Il n'y a que des crédules pour ne pas comprendre que des faiseurs de cercles peuvent parfois user de lampes de poches ou de petites lumières type stylo laser pour s'orienter ou se guider. Même si la lune est là, quelques nuages peuvent gâcher la visibilité nocturne...
Quant aux (là encore, rarissimes) vidéos qui montrent des points "lumineux" au dessus de cercles, elles sont, pour celles que j'ai pu voir, toutes explicables : oiseau blanc filmé de loin passant au dessus d'un cercle de jour ; tirs nocturnes de fusées éclairantes dans un camp militaire éloigné mais qui est dans l'axe visuel d'un cercle ; trucage vidéo à but commercial manifeste avec insertion d'images de synthèses ; RODS (insectes défocalisés) visibles uniquement en image par image et non vus par le vidéaste à la prise de vue, ... Joe Nickell a publié de nombreux articles en anglais à ce sujet (1-2).
Enfin il existe quelques témoignages où le témoin assiste au couchage des blé (de loin). La fiabilité de ces récits reste à vérifier. Mais il suffirait que les faiseurs de cercles se mettent à quatre patte pour avancer et aplatir les tiges avec une barre pour qu'ils soient invisibles si le terrain alentour est quasiment plat. Seule la présence de reliefs environnants avec habitations ou routes (permettant une visibilité en surplomb) peut empêcher d'utiliser cette astuce en plein jour.
G/ Pannes sur les caméras, portables et autres appareils :Un cameraman travaillant pour une chaine italienne en témoignait sur Europe 1, d'autres sur les forums ufologiques le racontent aussi. Là, je me dis que, mes amis de VECA90 et moi-même, nous avons joué d'une malchance peu commune ! JAMAIS rien ne s'est produit ni sur les dizaines de vidéo de plusieurs heures, ni sur aucun appareil (photo, talkie-walkie) à pile ou batterie que nous possédions. Gilles Munsch, membre de VECA 90 qui avait déjà filmé des dizaines de cercles UK en 1989 et en fit autant jusqu'en 1994 n'a vécu aucun "effet" de ce type. Les radios et TV que nous avons rencontrés in situ ne nous ont pas parlé de tels effets vécus sur leur matériel. Eux et nous, étions-nous poursuivis par la poisse : nous n'aurions visité que des faux cercles ? Pourtant les céréalogistes experts de l'époque les disaient être vrais. On nous aurait donc menti ... Certains préféreront penser que les cercles choisissent leurs victimes, que nous émettions des ondes négatives anti-"effet crop circle" ou encore que Gaia était fâchée. Plus simplement, il est aisé de recenser les causes les plus courantes de ces "effets" : oubli de recharger ses batteries dans l'euphorie du moment ; durée d'utilisation du matériel ou des appareils électroniques plus importante qu'habituellement qui implique une probabilité plus grande de pannes très diverses ; parasitages par des émissions militaires proches ; présence d'un radar météo (comme à Chilbolton) ; saturation du réseau des téléphones portables vu le nombre de visiteurs ; interférences entre appareils divers tels que : détecteurs de métaux, magnétomètres, scanner de fréquences, émissions de journalistes TV ou radio, talkie-walkie,... ; effets de l'humidité de l'air la nuit sur des composants électroniques sensibles ;...).
Une simple malchance exceptionnelle, bel et bien vécue par quelques petites dizaines de personnes (crédules au point d'amalgamer des faits sans lien) sur des millions qui foulent les cercles en été sans aucun effet, devient un effet ca-rac-té-ris-ti-que. Les probabilités et statistiques ne devaient pas être au programme des études de ceux qui nous mettent en avant ces "effets allégués" marginaux comme étant probants.
H / Les réactions animales anormales :
On parle ici des chiens qui ne supporteraient pas d'entrer dans les cercles, là les oiseaux qui ne les survoleraient pas les cercles, ... J'ai pourtant vu plusieurs chiens, visiblement en pleine forme, qui gambadaient follement dans les cercles, heureux de cet espace pour se défouler puisqu'ils n'étaient pas attachés. Cette chose fut constatée et filmée par tous les membres de VECA 90 dans des cercles différents. Quand Marie Thérèse de Brosse nous décrit sur Europe1, un chien refusant d'entrer ou entrant la queue entre les jambes, peut-être a-t-elle oublié qu'il pouvait simplement avoir peur des autres chiens (molosses) présents dans les environs. Trop simple. Il suffit de compter le nombre de crottes dans un cercle pour voir que des chiens y sont bien entrés et n'ont pas été constipés. Pour ce qui est des oiseaux, bien au contraire, ceux-ci n'hésitent pas à venir dans les cercles dès lors qu'ils ne sont pas envahis par des visiteurs... Il y a là nombre de graines qu'ils peuvent déguster. Des membres de VECA 90, ayant passé la nuit dans un "vrai" cercle (sans malaise aucun!), y ont vu et entendu des oiseaux chanter (voir plus bas). Une ancienne vidéo de prétendues "lueurs diurnes" au dessus de cercles montre en réalité le survol de ces derniers par des oiseaux blancs en plané (mouettes probables), on comprend alors mieux pourquoi certains préfèrent prétendre qu'il s'agit de lueurs insolites et que les oiseaux évitent le survol des cercles.
H/ bruits étranges dans les vrais cercles :
Pour ce qui relève des bruits insolites, il y a d'abord les bruits non perceptibles par les autres (non enregistrables) d'origine psychosomatiques évidente : les acouphènes. Certaines personnes, un peu trop exaltées ou heureuses (sans parler des vrais hystériques ou gentils fadas qui visitent aussi les cercles), ressentent ces acouphènes (montée de tension artérielle,...) et d'autres sensations non perçues par autrui.
Ensuite il y a ces bruits, il est vrai peu courants et surprenant à entendre, enregistrés par les céréalogistes anglais en 1989 et qui ont bien fait rire les membre de VECA 90 lorsque ces derniers ont découvert qu'il s'agissait du cri, très long et nettement modulé, d'une locustelle, sorte d'angoulevent qui aime aussi les cercles, vrais ou faux, pour leurs céréales.
I/ sensations physiques et malaises dans les vrais cercles.
A.J Holbecq raconte : "Dans l'un des Crop circles nouvellement formé (moins de 20 heures) dans lequel je me suis promené moins de 10 minutes, je me suis pris un "mal de crâne" violent (à l'arrière du crâne). Jamais je n'avais eu "mal à la tête" à cet endroit. Cela a disparu très vite dès que je suis sorti du C.C., en quelques minutes et ne s'est jamais reproduit". Normal, il déclare lui-même (émission France2 du 11/10/02) qu'il n'a même pas réessayé d'y retourner (re-entrer) pour vérifier s'il s'agissait d'une coincidence ou pas. Il n'a pas plus jugé bon de trouver d'autres personnes pour vérifier si l'effet était psycho ou somatique. On notera que ce témoin ayant visité des dizaines d'autres cercles sans mal de tête, c'est que ces autres devaient être des "faux vrais cercles". A.J Holbecq conscient de ce réel problème prétend que cela ne se produit que dans les cercles ... frais du jour. Ce qui confirme que ces effets là arrivent à des gens très cartésiens (il fut pilote d'essais sur Concorde).
En bref les sites web, medias et journalistes qui mettent en avant ces effets comme caractéristiques des "crop circles" ou comme preuve de mystère se paient votre tête ! Réagissez par quelques courriers, le bon sens finira peut-être par l'emporter si l'auditeur, lecteur montre son courroux d'être pris pour un gogo ou un consommateur anencéphale. A ce propos le meilleur est à venir ...
J/ Effets et anomalies allégués attestés par des scientifiques :
Vous aurez probablement remarqué que tous ces agrogrammes se manifestent dans du blé, de l'orge ou du seigle, mais nous n'avons pas connaissance de pictogrammes ou cercles céréaliers dans du maïs en plus de 30 ans de "phénomène" ! Essayez de plier du maïs avec une planche ou un rouleau pour y faire des beaux dessins et vous comprendrez que c'est HUMAINEMENT épuisant voire impossible à moins d'user d'un engin motorisé roulant. La chose devrait être aisée pour des armes micro-ondes ou des E.Ts surévolués et taggeurs, pourtant rien ... De quoi faire réfléchir le plus crédule des céréalogistes. Bref, le jour où l'on découvrira dans un champ de maïs un crop sophistiqué de 1000m2, avec des monceaux de pop-corn partout, il sera justifié de commencer à parler d'insolite et d'effets calorifiques des micro-ondes. Nous en sommes très loin.
A ce stade est-il utile de discuter plus longuement sur "les tiges mystériseusement pliées au Nème noeud", sur les "hérissons morts, comme explosés et cuits aux micro-ondes", "les insectes vitrifiés", les "ADN modifiés" et autres boniments sensationnalistes ? Si vous pensez que OUI alors faites donc un voyage en UK et vérifiez vous-même ce qu'il en est vraiment. Le mieux étant encore que vous y deveniez faiseurs de cercles (avec l'accord du cultivateur !) et compariez avec les critères des "vrais".
CONCLUSIOND'autres arguments d'autorité se parant d'un vocable scientifique du même accabit surgiront, encore et toujours, comme chaque année depuis que les circles makers sont à l'oeuvre. On parle déjà d' "isotopes" inconnus dans les cercles ... La rumeur et l'ignorance se chargeront d'en faire une nouvelle ca-rac-té-ris-tique des Crop Circles !
Le problème est que le public étant avide de rêves, certains média sensationnalistes ou milieux céréalogistes ont préféré nier ou mettre en doute la reconnaissance de paternité d'artistes comme Doug et Dave au profit ... du profit et du rêve. Ce n'est pas un Bernard Thouanel dans VSD qui va vous parler des faiseurs de cercles patentés tels que John Lundberg ou Rod Dickinson. On comprend alors pourquoi certains faiseurs de cercles usent médiatiquement de leur condamnation en justice pour dégradation de culture afin d'attester de la paternité de leur oeuvre. Les “ CircleMakers ” (circlemakers.org), ont même, pour que la paternité d'une de leurs créations ne soit pas mise en doute, publié un avertissement préalable, informant les internautes de la réalisation prochaine d'un crop circle Ces informations là n'arrivent même pas à traverser la Manche pour être publiées dans notre presse ou passer à la télé.
Nul n'a vraiment intérêt à trouver et dire bien fort qui a fait quoi pour des raisons essentiellement économiques.
Eric Maillot, le 11 novembre 2002 Lectures fortement conseillées : Pour les "inconditionnel du papier" :
C'est à regret que j'ai pris en charge le chapitre de critique de travaux de "scientifiques". J'aurais préféré que des biophysiciens ou des agronomes de l'INRA s'en chargent. Mais ceux-ci sont plus préoccupés par leurs travaux de labo (ex les OGM) que par les "signes". Il leur serait pourtant aisé de démonter rapidement bien des propos absurdes ou faux dont le public est abreuvé (dans leur domaine de spécialisation). S'il y a un argument des Thouanel et De Brosse que je partage, c'est bien celui du regret de l'absence des études scientifiques, de leur absence sur le terrain médiatique ou de la critique de travaux qui se fondent sur des techniques scientifiques et se prétendent* scientifiques (*puisqu' effectués par des scientifiques mais non publiés dans des revues scientifiques reconnues de cette communauté). Si le champ d'investigation scientifique exclut les phénomènes physiques vus ou vécus par les hommes, alors les charlatans et les bonimenteurs marchands de mystères s'y pointent inéluctablement. La frilosité et l'indifférence de nos scientifiques en est bel et bien responsable. Si la science s'éloigne de plus en plus des préoccupations et questions du peuple, forcément le peuple perd confiance en la science. Il est temps vraiment temps de les réconcilier ! |